A ce jour, il a été dénombré 1200 espèces de chiroptères de par le monde, dont 34 en France.

On estime avoir perdu les ¾ des populations depuis les années 50. Les raisons de cette hécatombe ne manquent pas. Dans le désordre :

  • utilisation des pesticides
  • suppression des haies
  • pollution lumineuse
  • densification du réseau routier
  • réfections des églises
  • aménagements des combles
  • traitements des charpentes
  • disparition des vieux arbres
  • obturation des caves
  • suppression de la moindre fissure dans le bâti
  • rénovations des ponts
  • éclairage des monuments
  • prédation par le chat
  • disparition des zones humides
  • artificialisation des cours d’eau
  • abandon du pâturage extensif…

Toutes ces causes sont d’origine humaine…Finalement, la noctuelle est une petite joueuse…

Protection des chiroptères

Au niveau international, européen, et national, les chauves-souris bénéficient d’un régime de protection total. Pour n’évoquer que le dernier niveau, depuis 1976, en France, toutes les chauves-souris, leurs quartiers d’hiver et leurs quartiers d’été sont protégés.

Superstitions ou autres croyances sur les chauves-souris

Les chauves-souris peuvent-elles se prendre dans nos cheveux ?

J’ai déjà eu des témoignages du type « heureusement que j’ai eu le réflexe de me baisser, sinon, elle finissait dans mes cheveux » … Il arrive en effet, lorsque vous êtes dans la zone où une chauve-souris évolue, qu’elle vous contourne « au dernier moment ». Rien de grave, c’est que son écholocation est un système de guidage très performant et surtout que votre vue médiocre dans la pénombre a mal évalué les distances : elle n’était pas si près que ça…

Les chauves-souris causent-elles des dégâts ?

Je vous le rappelle, les chauves-souris ne sont pas des rongeurs. Elles n’y sont pour rien si elles partagent le patronyme des souris : elles ne rongent pas les câbles, ne détruisent pas l’isolation des bâtiments, ne construisent pas de nid où elles accumulent des matériaux divers et ne se multiplient pas comme des lapins (autres rongeurs).

Le seul inconvénient, vite transformé en avantage, c’est le dépôt de guano qui rappelons-le se vend dans le commerce une fortune. Une bâche posée au sol à l’aplomb du gîte, et le tour est joué.

Le guano peut-il transmettre des maladies ?

Le guano ne représente aucun danger en Europe, ce n’est qu’associé à un champignon et les conditions de son développement que l’on retrouve dans les régions tropicales : chaleur et humidité, que l’on peut contracter l’histoplasmose.

Les chauves-souris sucent-elles le sang ?

Toutes les chauves-souris d’Europe sont insectivores. 3 espèces seulement (cantonnées en Amérique du Sud) sur les 1200 espèces au total se nourrissent du sang des animaux. Rappelons que les moustiques aussi, et qu’on ne les trouve pas effrayants pour autant, juste pénibles…

Les chauves-souris transmettent-elles la rage ?

2 espèces de chauves-souris sur les 34 espèces françaises peuvent être porteuses de la rage qui se transmet par la salive, généralement après morsure. Une chauve-souris contaminée est affaiblie. Elle ne mordra que si elle se sent en danger, par exemple si on la manipule. C’est pourquoi il est préférable de porter des gants en cuir épais lorsque l’on souhaite manipuler une chauve-souris qui semble en détresse. Pour ceux qui seraient tentés d’appliquer le principe de précaution en éliminant tout ce petit monde porteur potentiel de la rage, rappelons que les chiens font partis de la liste et que l’on a plus de risques de se faire mordre par Médor que par une chauve-souris. Et pourtant, personne ne souhaite appliquer de décision radicale à nos fidèles compagnons à 4 pattes… alors pourquoi faire une exception pour les chiroptères.

La chauve-souris… partenaire du jardinier en permaculture

Au dire des scientifiques, il reste encore de nombreux mystères autour du mode de vie des chauves-souris… mais ce dont on est sûr aujourd’hui :

  • elles sont inoffensives.
  • elles ne provoquent aucun dégât sur les lieux qu’elles fréquentent.
  • elles ont un rôle écologique clé sur la régulation des populations d’insectes nocturnes.
  • elles produisent un engrais inégalable.
  • elles ne sont pas bruyantes.
  • elles vivent la nuit, ne nous dérangent pas…
  • elles ont des capacités physiques (hibernation, écholocation…) captivantes
  • elles ont des mœurs (fécondation différée, élevage des jeunes en nurseries…) étonnantes

À vous donc de changer de regard sur ces mammifères, qui je vous l’accorde n’ont pas gagné de concours de beauté, de restaurer leur milieu de vie, de poser des nichoirs, de laisser libre accès au grenier… pour leur plus grand plaisir, le mien, et celui de votre jardin.

source: https://www.permaculturedesign.fr/

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