L’hépatite B est l’une des principales maladies humaines : on estime à 2 milliards le nombre de personnes ayant été infectées par le virus, dont plus de 257 millions de personnes vivent avec une infection chroniques par le VHB et peuvent transmettre le virus pendant des années. Les porteurs chroniques sont exposés à un risque élevé de décès par cirrhose du foie ou cancer du foie, maladies qui font environ 887,000 morts chaque année.

Symptômes

L’hépatite B aiguë est souvent asymptomatique, ou provoque des symptômes évoquant une grippe (perte d’appétit et troubles digestifs, nausées, vomissements, fatigue, fièvre). Selon l’âge lors de l’infection par le VHB , les personnes infectée peuvent présenter les symptômes caractéristiques d’une inflammation aiguë du foie (jaunisse ou ictère, urines foncées, selles décolorées). La période d’incubation de l’exposition au virus à l’apparition de la jaunisse varie de 45 à 180 jours, avec une moyenne située entre 60 et 90 jours. 

Toutes les personnes infectés par le VHB ne développent pas d’infection chronique. Le risque est inversement corrélé à l’âge lors de l’infection : 80 à 90% pour les enfants infectés à la naissance, 20 à 30% pour les personnes infectés pendant l’enfance et moins de 5% pour les personnes infectés à l’âge adulte. La plupart des personnes ayant une infection chronique n’ont pas de symptômes apparents bien que leur foie présente des signes d’inflammation et qu’ils restent susceptibles de contaminer leur entourage.

Epidémiologie

Dans de nombreux des pays ayant des ressources limités (en Afrique subsaharienne, dans une grande partie de l’Asie et dans le Pacifique), les infections chroniques par le VHB touchent plus de 8% de la population adulte. Dans ces régions, le cancer du foie causé par l’hépatite B figure parmi les trois premières causes de décès par cancer chez l’homme. L’Amazonie et le sud de l’Europe orientale et centrale sont également très touchés. Au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien, les porteurs chroniques représentent 3% environ de la population. L’infection est moins courante en Europe occidentale et en Amérique du Nord, où les porteurs chroniques représentent moins de 1-2% de la population. En France, on estime qu’environ 300 000 personnes seraient des porteurs chroniques du virus de l’hépatite B (VHB), dont 9% seraient également co-infectées par le VIH.

Transmission

Le virus de l’hépatite B se transmet par tous les liquides et sécrétions biologiques, le plus souvent par le sang et par contact sexuel. L’hépatite B est considérée comme une maladie infectieuse extrêmement contagieuse : le virus de l’hépatite B est 50 à 100 fois plus infectieux que celui du SIDA. Les principales voies de transmission sont la transmission de la mère à l’enfant pendant l’accouchement, le contact étroit avec une personne infectée, les contacts sexuels, les injections (toxicomanie) et les transfusions à risques. Statistiquement dans le monde, les modes de transmission les plus fréquents sont de la mère à l’enfant et entre enfants d’une même famille.

Dans de nombreux pays ayant des ressources limités, la quasi totalité des enfants sont infectés par le virus. Le virus ne peut être transmis ni par l’eau ou les aliments contaminés, ni par simple contact sur les lieux de travail.

Traitement

Il n’existe pas de traitement spécifique permettant de traiter une hépatite aiguë pour améliorer les chances de guérison. L’efficacité des produits dits hépatoprotecteurs (protégeant le foie) n’est pas démontrée. La personne infectée doit attendre que le système de défense de son organisme vienne naturellement à bout des virus. Aussi longtemps que la guérison n’est pas intervenue, les liquides et sécrétions naturelles du corps - sang, sperme, sécrétions vaginales, salive - restent contagieux. Une fois l’hépatite guérie, le foie retrouve un état normal et le patient est alors protégé toute sa vie contre cette maladie sauf si des médicaments immunosuppressifs sont utilisés.

L’infection chronique par le VHB est traitée chez les personnes à haut risque de maladies chronique du foie par des médicaments anti-viraux spécifiques comme le Tenofovir ou l’Entecavir.  Le coût de ces traitements a récemment baissé, en particulier dans les pays ayant des ressources limitées, grâce à la disponibilité de médicaments génériques. Cependant, en raison de l'accès limité au dépistage du VHB et à l'évaluation clinique pour la détermination des stades de la maladie du foie, de nombreuses personnes dans les pays ayant des ressources limitées vivent avec une infection chronique par le VHB sans le savoir et ne bénéficient pas de la thérapie antivirale. En outre, ces médicaments peuvent réprimer la réplication virale, mais ne peuvent pas guérir l'infection. Par conséquent, la plupart des personnes qui ont commencé un traitement anti-VHB doivent le poursuivre à vie. Le développement de médicaments pouvant guérir l'infection est hautement justifié. Une transplantation du foie peut être effectuée en cas de cirrhose dans les pays riches en ressources. La chirurgie et la chimiothérapie peuvent améliorer le pronostic pour les personnes ayant développé un cancer du foie dans les pays riches en ressources. Dans les pays à faible revenu, l'accès à ces traitements est très limité, et même les soins palliatifs ne sont pas fournis de manière adéquate.

Le vaccin

La vaccination contre l’hépatite B reste la principale mesure fiable pour prévenir l’infection à grande échelle. Depuis 1981, on dispose de vaccins anti-hépatite B très efficace, dont un mis au point à l’Institut Pasteur (GenHevac B). Trois injections de ce vaccin confèrent à 98% des personnes vaccinées une protection contre une infection par le virus de l’hépatite B. Chez 90% des personnes vaccinées, cette protection dure au moins 10 ans, probablement même toute la vie. Ce vaccin de surcroît prévient la survenue des graves complications que sont les hépatites aiguës fulminantes, les cirrhoses, et les cancers du foie.

Bibliographie:

https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/hepatites-virales#hpatite-b

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