Le virus de l’hépatite C (VHC) a été identifié en 1989 comme l’agent majeur des hépatites post-transfusionnelles antérieurement désignées sous le nom « d’hépatites non-A, non-B ».

Le VHC est classé dans un genre à part (hepacivirus) au sein de la grande famille des Flaviviridae, qui comprend également de nombreux autres virus importants sur le plan médical ou vétérinaire, comme par exemple le virus de la fièvre jaune, celui de la dengue, du Nil occidental (genre flavivirus), ou encore le virus de la diarrhée bovine (genre pestivirus). L’homme et le chimpanzé sont apparemment les seules espèces sensibles à l’infection par le virus de l’hépatite C.

Lors de la réplication du génome viral, des erreurs sont fréquentes et conduisent à la circulation d’un grand nombre d’espèces moléculaires virales dans la population humaine. On regroupe les variants viraux identifiés à ce jour en 7 génotypes qui présentent des susceptibilités variables aux traitements.

Symptômes

L’hépatite C aiguë survient après une période d’incubation moyenne de 6 à 10 semaines. Elle est majoritairement asymptomatique. Lorsqu’elle est symptomatique, les symptômes sont semblables à ceux observés au cours d’autres hépatites virales (fatigue, nausées, douleurs suivies par l’apparition d’urines foncées et d’un ictère). A ce stade, l’état général du foie, que l’on peut estimer en mesurant la concentration des transaminases dans le sang, est peu affecté. Dans de rares cas, l’infection par le VHC peut déclencher un dysfonctionnement grave du foie (hépatite fulminante).

La guérison est affirmée par l’absence de détection du virus dans le sang au-delà de 6 mois après l’infection aiguë et la présence d’anticorps anti-VHC. Il est admis que seuls 15 à 45% des hépatites C aiguës, symptomatiques ou non, vont évoluer vers une guérison, alors que 55 à 85% des patients infectés vont développer une infection chronique. Celle-ci peut conduire à une dégradation progressive du foie, conduisant à une cirrhose. En Europe et en Amérique du Nord, le risque d’une telle évolution est évalué à 15-30% dans les 20 ans après l’infection.

Trois facteurs principaux participent au risque de cirrhose : la durée de l’infection virale chronique, l’âge au moment de la contamination, et l’association d’une consommation importante d’alcool. A partir du stade de cirrhose du foie, il existe un risque important de progression vers un carcinome hépatocellulaire, avec un taux de 1 à 4% par an. L’état de cirrhose liée à l’hépatite C représente une indication majeure de transplantation hépatique.

Epidémiologie

Les données épidémiologiques actuelles permettent d’évaluer à 71 millions le nombre de porteurs chroniques du virus de l’hépatite C dans le monde, avec une séroprévalence moyenne d’environ 1.0 %. Cette prévalence est variable selon les pays : très faible en Europe du Nord, plus élevée en Asie du Sud-est et en Afrique, atteignant plus de 20% en Egypte. L’Organisation Mondiale de la Santé évalue à près de 399 000 le nombre des décès annuels consécutifs aux infections par le virus de l’hépatite C.

En France, on estime à environ 134 000 le nombre de personnes vivant avec des infections chroniques par le VHC, et à 4 000 le nombre de nouveaux cas d’infection par an. On estime que 24% des patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sont également infectés par le VHC. L’évolution silencieuse de la maladie et la fréquence élevée d’établissement d’infections chroniques expliquent l’existence d’un grand réservoir de sujets infectés. 

Transmission

Le virus de l’hépatite C se transmet principalement par voie sanguine (transfusion, utilisation de drogues par voie intraveineuse, transplantation d’organes).

La transmission par voie transfusionnelle a été la plus répandue avant l’introduction du dépistage systématique des dons du sang en 1991 dans les pays riches en ressources, où elle est désormais maîtrisée. On estime que les injections à risque (notamment de drogues), pratiquées avec du matériel non stérile, ou la transfusion de produits sanguins contaminés sont chaque année à l’origine de 2 millions de nouvelles infections par le virus de l’hépatite C dans le monde. Le risque de transmission materno-fœtal du VHC est de l’ordre de 5% si le VHC est détectable dans le sang de la mère au moment de la naissance. Bien que la transmission par voie sexuelle soit controversée, elle n’a jamais été exclue. Les co-infections VHC / VIH sont un problème croissant dans les pays où l’épidémie d’infection par le VIH est concentrée et chez les consommateurs de drogues injectables. Il est à noter que dans environ 10% des cas d’hépatite C, aucun facteur de risque n’est retrouvé et on regroupe ces cas sous le terme d’« hépatites sporadiques ».

Le traitement

Auparavant, le traitement était basé sur l’administration d’interféron-alpha pégylé et de ribavirine, dont l’efficacité étaient limité et les effets secondaires pouvaient être importants.

De nouvelles approches thérapeutiques ciblant spécifiquement le virus ont été développées au cours des dernières années, grâce à une meilleure connaissance de la structure et de la fonction des protéines virales. Grâce à la mise au point de ces antiviraux à action directe (AAD), qui sont efficace contre différents génotypes de VHC, la thérapie antivirale est maintenant recommandée à toute personne souffrant d’infection chronique au VHC âgée de plus de 12 ans. La durée du traitement est entre 12 et 24 semaines, et plus de 95% des personnes traitées peuvent être guéries de l’infection chronique au VHC. Le prix des AAD a fortement diminué dans de nombreux pays à faible et moyens revenus, cependant l’accès au traitement reste inadéquat dans un certain nombre de ces pays.

Vaccin

Il n’existe aucun vaccin à l’heure actuelle contre l’hépatite C. Ainsi, le moyen le plus efficace de lutter contre l’hépatite C réside en la maîtrise du risque de transmission nosocomiale du VHC (transfusions sanguines, injections à risque, etc), la politique de réduction des risques chez les usagers de drogues injectables et l’augmentation de l’accès aux AADs chez les populations à haut risque. Le dépistage des personnes à risque, notamment des personnes ayant reçu des produits sanguins avant 1992, constitue également un élément important de la lutte contre cette infection.

 

Bibliographie:

https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/hepatites-virales#hpatite-b

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